RSE : La métaphysique des entreprises

Une quête de sens et de finalité

La métaphysique cherche à comprendre les principes fondamentaux de l’existence, la nature de la réalité et la finalité des choses. De même, la RSE interroge la finalité de l’entreprise au-delà de la seule recherche du profit. Elle pose la question de son rôle dans la société et de son impact sur l’environnement et les individus.

🔹 Parallèle :

• La métaphysique explore "Pourquoi existons-nous ?"

• La RSE explore "Pourquoi une entreprise doit-elle exister autrement que pour le profit ?"

Ces deux approches dépassent le simple pragmatisme et cherchent à donner une dimension éthique à l’action humaine ou entrepreneuriale.

Un idéal abstrait sans cadre tangible

La métaphysique propose des concepts fondamentaux (l’être, le bien, l’infini) qui, bien que structurants, restent abstraits sans application dans le monde réel. De la même manière, la RSE est une construction idéologique qui, sans cadre réglementaire ou économique, risque de rester un simple discours déconnecté de la réalité.

🔹 Parallèle :

• La métaphysique reste une spéculation philosophique sans un cadre de pensée ou une application concrète (religion, science, éthique).

• La RSE reste un idéal marketing sans contraintes légales ou économiques qui la rendent effective.

L’un comme l’autre nécessitent une institutionnalisation pour se concrétiser dans des pratiques tangibles.

Une confrontation entre idéalisme et pragmatisme

Historiquement, la métaphysique s’oppose au matérialisme et au positivisme, qui refusent d’admettre l’existence de principes transcendants. La RSE, quant à elle, se heurte à une vision purement économique où la seule finalité de l’entreprise est la maximisation du profit.

🔹 Parallèle :

• Les entreprises peuvent considérer la RSE comme une contrainte inutile (de même que certains philosophes rejettent la métaphysique comme une spéculation inutile).

• Pourtant, dans les deux cas, il existe un enjeu sociétal et philosophique majeur qui justifie leur existence.

Une nécessité d’encadrement pour éviter la dérive

La métaphysique a évolué avec des règles d’argumentation (logique aristotélicienne, pensée kantienne) qui lui donnent un cadre rationnel. De même, la RSE a besoin de règles juridiques et économiques pour éviter qu’elle ne soit qu’une simple façade marketing (greenwashing, social washing…).

🔹 Parallèle :

• Sans cadre méthodologique, la métaphysique devient une pensée vague et spéculative.

• Sans cadre légal ou économique, la RSE devient un outil opportuniste, sans impact réel.

Leur crédibilité dépend donc de leur intégration dans des cadres concrets et structurés.

L’élévation d’un concept vers une transformation réelle

La métaphysique cherche à élever la réflexion humaine vers des principes universels, tout comme la RSE vise à élever l’entreprise vers des valeurs dépassant la seule logique marchande.

🔹 Parallèle :

• La métaphysique propose une vision transcendante du monde.

• La RSE propose une vision transcendante de l’entreprise, intégrant le long terme et l’intérêt collectif.

Toutes deux invitent à penser autrement et à dépasser un réductionnisme purement matériel ou utilitaire.

RSE et métaphysique partagent plusieurs points communs :

✅ Elles interrogent le sens et la finalité des choses (entreprise et existence).
✅ Elles reposent sur des idéaux abstraits qui nécessitent un cadre structurant.
✅ Elles s’opposent à une vision purement utilitaire du monde.
✅ Elles doivent être institutionnalisées pour ne pas rester de simples discours.

Ainsi, la RSE, comme la métaphysique, ne peut exister pleinement sans cadre juridique et économique lui permettant de s'incarner dans la réalité.

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